Avec audace et motivation

les jeunes femmes s’emparentdes métiers traditionnellement masculins de la branche électrique
De plus en plus de jeunes femmes vont à l’encontre des stéréotypes de genre et optent pour des formations techniques dans des secteurs longtemps considérés comme «typiquement masculins». Deux apprenties témoignent de leurs expériences et des défis rencontrés au sein de la branche électrique.
En Suisse, les métiers manuels tech-niques sont toujours dominés par les hommes: selon l’Office fédéral de la statistique (OFS), les femmes ne représentent que 10 % des apprenti·es dans les métiers comme installatrice-électricienne, mécanicienne ou encore ouvrière du bâtiment. Mais les lignes bougent car le nombre de femmes dans ces métiers augmente, lentement mais sûrement.
Parmi celles qui ont choisi cette voie figurent Melanie Spycher et Kim Berger. Les deux jeunes femmes ont commencé leur apprentissage à l’été 2024 pour devenir électriciennes de montage CFC. Elles racontent ce qui les motive à suivre ce parcours professionnel, prouvant au passage que la passion et la persévérance sont plus fortes que les vieux clichés.
Kim Berger, apprentie électricienne de montage CFC en première année :
Kim Berger s’est elle aussi découvert tôt une passion pour la branche électrique. Petite fille déjà, elle passe beaucoup de temps dans l’atelier de son grand-père, qui lui donne le goût pour l’artisanat. Plus tard, en cours de physique, elle est attirée par l’électrotechnique: «On devait réaliser des circuits électriques, ça m’a tout de suite fascinée.» Après plusieurs stages découverte dans différents métiers manuels techniques, elle est sûre: la branche électrique est faite pour elle. Au début de son apprentissage, ses sentiments sont mitigés: «Je me demandais si j’allais être à la hauteur des attentes.» Grâce au soutien de ses collègues et au bon état d’esprit qui règne dans son équipe, elle se sent toutefois rapidement à sa place. «Il m’arrive encore de douter de moi mais je me redis alors que je suis là pour apprendre.»
Jeune femme dans une branche traditionnellement masculine, Kim a parfois droit à des regards surpris sur le chantier. Elle ne s’en formalise pas: «Je me dis toujours: les filles et les femmes sont tout aussi capables.» Elle est particulièrement fière quand elle voit d’autres femmes en vêtements de travail. «C’est le signe que les choses évoluent et que les femmes sont mieux acceptées sur les chantiers qu’avant.» Kim a de grands projets pour l’avenir: une fois son diplôme de fin d’apprentissage en poche, elle veut continuer à se former pour devenir installatrice-électricienne puis maître électricienne. Elle n’exclut pas non plus une fonction dirigeante. Ses modèles sont les collaborateurs et collaboratrices expérimenté·es d’ETAVIS qui l’ont déjà inspirée pendant son stage découverte.
Melanie Spycher, apprentie électricienne de montage CFC en première année :
Pendant longtemps, Melanie Spycher ne savait pas quelle voie professionnelle emprunter mais elle ne se voyait pas travailler dans un bureau. Après avoir rénové un appartement avec son aide, son père, lui-même agriculteur, lui suggère de faire un stage découverte dans la branche électrique. Bien que sceptique au début, Melanie se découvre alors une passion pour l’électrotechnique. «J’avais l’idée que c’était quelque chose de répétitif et d’ennuyeux mais je suis contente d’avoir écouté mon père», raconte-t-elle. Au début de sa formation, elle est un peu nerveuse et manque d’assurance. Mais le soutien dont elle bénéficie au sein de son équipe et une culture d’apprentissage ouverte lui permettent rapidement de se sentir à l’aise. «J’ai compris que je n’avais pas besoin de tout savoir en première année d’apprentissage. Je peux à tout moment poser des questions, et on me soutient toujours», commente Melanie. Au fil du temps, elle gagne en autonomie et en assurance dans son nouveau rôle.
Pour Melanie, le choix d’un métier manuel technique était une évidence: les préjugés que rencontrent beaucoup de femmes dans ces métiers n’ont joué aucun rôle dans sa décision. Sa devise: «Faire son truc jusqu’au bout, y prendre plaisir et rester fidèle à soi-même.» Les objectifs de Melanie sont clairs: elle veut mener à bien son apprentis-sage et enchaîner avec une formation d’installatrice-électricienne. A plus long terme, elle rêve de travailler au sein de la succursale de VINCI au Portugal, pays dont est originaire sa mère. Son père est son plus grand modèle, il l’inspire au quotidien par son engagement et sa passion. «Il me montre que l’engagement et le dé-vouement portent leurs fruits, et ça me motive à poursuivre mes propres objectifs.»
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